Mon Impression : Journey into Mistery : Sif

Disons le d’entrée, j’étais absolument fan de la précédente monture de Journey into Mystery, où Kieron Gillen nous contait les histoires empreintes de mythologie nordique du petit Loki. Tout autant que ces histoires fantastiques et qui me faisaient m’évader, j’étais addict de cette version enfantine de Loki. Gillen réussissant à en faire un personnage amusant, intéressant, et même touchant en fait. Quand j’ai appris que les pages de Journey into Mystery allaient changer d’habitant, j’ai été très déçu. Puis j’ai appris que ce serait Sif qui allait hanter ces mêmes pages. Ô joie ! J’adore ce personnage, malheureusement mis de côté depuis belle lurette. J’espère donc, sincèrement, que Kathryn Immonen sera rendre justice à cette belle et farouche guerrière. !

N'étant plus en mesure de protéger son royaume, Dame Sif veut accroître ses capacités de guerrière. La redoutable Asgardienne part alors à la recherche d'Aerndis, le seul être qui peut faire d'elle un berserker, un individu à la force décuplée. Action, aventure et monstres géants sont au programme, ainsi que le Spider-Man supérieur ! Auteurs : Kathryn Immonen, Valerio Schiti (Contient les épisodes US Journey into Mystery 646-650)

Nous démarrons l’action dans le feu de l’action, et le mot feu est plus que justifié, vu qu’Asgardia est sous les coups de Surtur. Nous y découvrons Sif en plein sauvetage de l’un des enfants de Volstagg. Et lors d’un repas avec les parents du dit enfant, Sif, constate avec amertume, que quoi qu’elle fasse, Asgardia finit toujours par être attaquée, à finir à feu et à sang, et elle ne le supporte plus ! Elle ne supporte plus d’être impuissante dans sa tâche à protéger sa cité et les siens. Elle décide alors de faire en sorte de devenir plus forte, plus puissante, et peu importe le prix.

Le premier bon point dans le scénario de Kathryn Immonen c’est que concentre son récit sur l’aspect « guerrière » de Sif, ce qu’elle est après tout ! Ce n’est pas une amoureuse transie, ce n’est pas une mère en surplus d’affection, ce n’est pas une potiche que l’on déshabille un peu pour aguicher le lecteur, non ! C’est une guerrière qui aime jouer de son épée et faire couler le sang ! Et c’est là-dessus que l’auteur va œuvrer.

Sif veut donc être plus puissante, plus forte, pourvoir avec plus de succès à la défense d’Asgardia. Pour cela il n’y a qu’un seul moyen, rencontrer Aerndis, la seule à pouvoir la rendre plus forte. Et le vœu de la déesse va être exaucé, à ses dépens j’ai envie de dire. Sif se retrouve avec une force et surtout une agressivité accrues. Elle va devenir une berserker ! Et son comportement va en être méchamment modifié. Ne supportant plus les remarques sexistes, auxquelles elle a toujours été soumise de par son statut de « femme » guerrière, elle n’hésite pas à mettre à mal Fandral ou à s’en prendre à deux pauvres femmes de ménage d’Asgardia. Il en faut de peu pour qu’elle ne s’en prenne pas à de simples humains à la langue bien pendue. Et le pompon est un affrontement avec son frère Heimdall dont elle ne supporte plus la fibre fraternelle, trop protectrice pour la guerrière qu’elle est.

Heimdall doit alors se résigner à envoyer sa sœur loin, très loin, là où d’autres berserkers passent leur vie, et même davantage, à se battre encore et toujours. Mais là aussi, rien ne va se dérouler comme il faut. Alors que Sif jubile à terrasser et tabasser du monstre, elle va se retrouver avec ses nouveaux compagnons mais aussi ses nouveaux ennemis en plein cœur de New York ! Arrive alors le faux Spidey…

Beaucoup d’action, beaucoup d’intérêt, et si Kathryn Immonen laisse un peu de côté l’ancrage et l’ambiance mythologique par rapport à ce que Gillen pouvait faire avec Loki, cela n’en demeure pas moins passionnant. Cela grâce à une Sif vraiment très intéressante, une femme certes, mais une femme forte et charismatique. De plus Immonen ne tombe jamais dans le côté sexy ou un peu mielleux d’une éventuelle histoire d’amour. De même, elle fait de Thor un simple mot. A aucun moment le héros n’apparaît dans le récit, pour ne pas faire d’ombre à Sif.

Mais Immonen n’est pas la seule à faire en sorte que Sif n’apparaisse pas comme un personnage sexy et ainsi réduire son impact. L’excellent Valerio Schiti fait en sorte de la représenter comme une femme lambda. Magnifiquement belle mais sans d’énormes obus comme peut le faire un Jim Lee, ou en évitant de l’habiller comme une résidente du bois de Boulogne, allant même à mettre un short sous les franges de sa jupe. On ne s’intéressera à Sif que pour ce qu’elle est et non pour se qu’elle dégage. Elle porte d’ailleurs un costume très détaillé, comme tous les personnages. L’artiste étant très méticuleux dans sa représentation des hommes et femmes qui peuplent ce récit. Et c’est vraiment très beau à regarder, avec une nuance d’humour et de référence à d’autres œuvres. Il excelle d’ailleurs dans les scènes de combat, où Sif est en mode berserker, où la violence de la jeune femme nous saute vraiment aux yeux et se ressent vraiment.

Par contre, si les personnages sont vraiment très détaillés, très riches, ce n’est pas forcément le cas de ses décors un peu trop absent et d’Asgardia d’un classique navrant.

Bref, rien de vraiment exceptionnel, une histoire somme toute classique mais vraiment intéressante. Kathryn Immonen et Valerio Schiti nous offrent une Sif passionnante et passionnée. Qu’il est bon de varier un peu les plaisirs !