J'ai vu! #255 : Le Grand Bleu

On a tous un, ou des, films cultes. Des films que l’on pourrait voir et revoir sans cesse, avec toujours la même intensité, le même plaisir à chaque fois. Comme si nous redécouvrions le film pour la première fois. Les années n’ont pas prise sur lui, un classique indémodable. Personnellement, Le Grand Bleu fait partie de ces quelques films qui m’ont marqué.

Dans les années soixante, sur l’une des très nombreuses petites îles grecques, Jacques Mayol (Jean-Marc Barr) et Enzo Molinari (Jean Reno) se passionnent pour la mer. A la suite du décès de son père, Jacques repart pour la France, histoire d’essayer d’oublier cette perte tragique, du moins de pouvoir essayer de se reconstruire. Jacques et Enzo ne se reparleront plus pendant longtemps, de par la distance, chacun grandissant, rentrant dans la vie d’adulte de son côté.

Vingt ans plus tard, la rivalité entre les deux hommes est toujours aussi tenace, aussi présente. Enzo cherche par tous les moyens à retrouver Jacques, devenu un objet d’étude de par ses capacités respiratoires sous l’eau hors du commun, afin d’enfin permettre à leur rivalité de se clore. En effet, Enzo est le champion du monde en titre d’apnée no limit, et il tient à se mesurer à Jacques. C’est ainsi que les deux hommes se retrouvent, après tout ce temps, à Taormina, en Sicile, pour le championnat du monde. Enzo est devenu quelqu’un de sûr de lui, un peu arrogant et très porté sur les liens entre les personnes. Jacques, lui, semble dans sa bulle, dans son monde, ayant beaucoup de mal avec les relations humaines. A tel point qu’il semble plus simple pour lui de partager quelque chose avec un dauphin, qu’il considère comme de sa famille, qu’avec un être humain.

Dans ses bagages, Jacques débarque en Italie avec Johanna Baker (Rosanna Arquette), une employée d’un cabinet d’assureurs qui a littéralement craqué pour le beau plongeur. C’est à travers ces trois personnages que nous allons plonger dans le microcosme de la plongée en compétition. Surtout nous allons suivre un pan de la vie de ses personnages. Que ce soit une histoire d’amitié compliquée empreinte d’un peu de jalousie ou une histoire d’amour à sens unique où le retour semble complètement impossible, improbable. Des histoires fortes, intenses mais surtout tragiques, dramatiques…

Luc Besson nous propose une plongée fascinante, envoutante dans un grand bleu qui nous fait perdre la tête, nous fait rêver. Jean Reno et Jean-Marc Barr nous proposent des personnages absolument fantastiques, auxquels on s’attache, pour lesquels on tremble à travers une amitié qu’on a presque envie d’envier. Et même les seconds rôles, comme Novelli (Sergio Castellitto) le pauvre juge arbitre est absolument savoureux, avec beaucoup d’humour dans le stress qu’il vit en permanence à cause de ses deux apnéistes ne cessant de repousser leurs limites, les limites au point de risquer leur vie !

Les images de Luc Besson sont juste magiques ! Que dire de plus ? Les séquences avec les dauphins, mes animaux préférés, nous en mettent plein les yeux. Certaines scènes nous emportent littéralement, nous donnant l’impression d’être, nous aussi, téléspectateurs, d’être au milieu de l’eau.

Petit mot, également, sur la musique, Eric Serra oblige, qui nous offre une musique parfaite, tout simplement.

Bref, Le Grand Bleu ne se regarde pas, il se vit. Une histoire d’amitié exceptionnelle et tragique qui nous emporte dans une vague d’émotions intenses.