J'ai vu! #74 : Noé

La Terre est devenue un lieu où le pêché règne, la violence, les meurtres, la débauche, les vols, l’égoïsme sont monnaie courante. A travers des rêves prophétiques, Noé (Russell Crowe) découvre les aspirations de Dieu pour sa Terre et ses hommes. A travers ses rêves, Dieu confie une mission à Noé, sauver les innocents du déluge apocalyptique qu’il prépare afin de tout raser, de tout effacer : les animaux. En tant que descendant de Seth, Noé ne peut ne pas accéder à la volonté de Dieu. Et accompagné de sa femme (Jennifer Connelly), de ses fils Shem (Douglas Booth), Cham (Logan Lerman), Japhet (Leo McHugh Carroll) et sa fille adoptive Ila (Emma Watson), il se lance dans la construction d’une arche pour sauver un couple de chaque espèce animale existante ainsi que sa famille.

Car Noé doit également sauver sa famille, ses fils mais aussi leurs compagnes, afin de pouvoir repeupler la Terre une fois que le déluge provoqué par Dieu aura nettoyé la planète. Mais au fil de la construction, Noé est de plus en plus dégouté par le spectacle de la déchéance humaine, le genre humain est le mal de la Terre, le mal qui ronge la création de Dieu ! Et Noé va alors refuser de jouer le rôle de nouvel Adam, préférant faire en sorte que sa famille soit les derniers humains et que Japhet soit le dernier homme à mourir, laissant la Terre aux animaux.

Mais voilà, tout ne va pas se passer comme sur des roulettes. Des hommes vont tenter vainement de sauver leur vie au détriment de tous ceux qui pourraient se mettre en travers de leur chemin. Cet égoïsme et cette violence en rajoutant encore au dégout de Noé et renforçant ainsi sa conviction que l’être humain doit disparaître.

Et surtout la grossesse d’Ila, alors qu’il lui était impossible de procréer ! Noé hors de lui, prend cela comme un test lancé par Dieu pour tester la force de sa croyance et de son dévouement et une ambiance délétère s’installe alors lorsque Noé décide d’assassiner le bébé si c’est une fille et de lui laisser le rôle de dernier homme si c’est un garçon…

A partir de là, la famille idyllique de Noé éclate, forcément, avec une telle décision, et quand on rajoute à cela un Cham colérique, voir haineux envers son père, on se dit que ce séjour dans l’arche va être un véritable désastre…

Et à la fin de ces plus de deux heures de visionnages, me paraissant deux jours, j’en viens à me demander si Darren Aronofsky a lu la Bible avant de se lancer dans un sujet aussi riche que celui de Noé ? Loin d’être un catholique pratiquant, et ne me considérant même plus comme catholique, je suis allé jusqu’à ma confirmation et j’ai donc lu la Bible. Et je me dis, que l’on soit croyant ou non, on se doit d’avoir du respect envers les pratiquants de telle ou telle religion. Et avec les libertés que prend le réalisateur, il montre clairement qu’il n’a aucun respect pour les catholiques. Noé, qu’on y croit ou non, est une histoire qui se transmet siècle après siècle. Une histoire simple, claire et limpide. Et quand je vois que tous les enfants de Noé n’ont pas de femmes en montant dans l’arche, quand je vois les anges déchus considérés comme des victimes alors que se sont des rebelles, quand je vois ces mêmes anges aider Noé à construire l’arche, quand je vois la malédiction de Cham, quand je vois Noé vouloir tuer des enfants, je me dis que si l’on veut faire un film à succès et à tension, on choisit un autre thème, un autre sujet.

Et le film n’est pas sauvé par le côté esthétique, les effets spéciaux sont franchement décevant, que ce soient les animaux non crédibles, ou même les bébés d’Ila qui pleurent, c’est assez bizarre de voir de telles choses de nos jours dans un film avec un tel budget… Le déluge est plutôt bien fait mais on en voit que trop peu pour vraiment se faire une idée, tout se passant dans l’arche à partir de ce moment. Et ne parlons pas des anges déchus…

Bref, un film long, très long et sans rythme, et en plus le réalisateur se permet beaucoup trop de libertés et d’ajouts, on se retrouve avec un film chiant, pas spécialement prenant et bancal. Deux choses ressortent du film. Russell Crowe, mais là rien de surprenant, plein de convictions et de doutes en même temps dans son rôle de père aimant et protecteur tiraillé avec son devoir vis-à-vis de Dieu. Et Emma Watson, une actrice qui se révèle être incroyablement douée avec une palette d’émotions toutes plus poignantes les unes que les autres.

Une déception totale, un film à vite oublier, il n’y avait pas besoin de tout cela pour montrer que l’Homme est un poison pour la planète, le texte biblique se suffisait à lui-même. Mais Hollywood aime aller dans la surenchère pour créer le buzz…