J'ai vu! #34 : Un Heureux Evénement

Ce n’est pas de mon plein gré que j’ai regardé ce film, mais pour faire plaisir à ma douce moitié. Loin de moi l’idée de paraître insensible à la révolution qu’un enfant et une grossesse peuvent représenter pour une femme, mais disons que je ne pensais pas être le public cible au début du visionnage.

Nous y suivons l’histoire d’amour de Barbara (bluffante Louise Bourgoin) et de Nicolas (le pauvre Pio Marmaï). Plus qu’une simple amourette, c’est une véritable passion dévorante, et cela crève les yeux à l’écran. Mais il manque un petit quelque chose à leur bonheur, un bébé ! Aussitôt désiré, aussitôt arrivé !

Et si je dois bien reconnaître une qualité au film c’est la façon, réaliste, avec laquelle il dépeint tout ce qui a trait à une grossesse. Les parents des futurs parents qui veulent imposer leur façon d’attendre un enfant. Les traversées du désert sexuellement avant d’atteindre le nirvana hormonal, les nausées, les sautes d’humeur.

Mais là où tout cela devient encore plus réaliste c’est lorsque le réalisateur, Rémi Bezançon, nous dépeint la façon dont une femme vit le traumatisme tant psychologique que physique qu’elle traverse après une grossesse. Elle perd un petit être qui n’était qu’à elle pendant neuf mois. Et il lui faut changer son mode de vie, réapprivoiser son corps, se faire à sa nouvelle vision de la vie. Et face à de tels changements, aucune femme n’est armée de la même façon.

Film intimiste, réaliste, doux, cruel, sucré, salé, le réalisateur a tout fait pour nous rendre cela le plus crédible possible, allant jusqu’à faire tourner un bébé de quelques heures peu après « l’accouchement » de Louise Bourgoin.

Bref, je mentirais en disant que j’ai adoré ce film, mais je n’ai pas détesté non plus. J’ai été néanmoins assez bluffé pour la vision juste qui nous est offerte. Comme je le disais en début de review, je ne suis tout simplement pas le public cible.